Les exosquelettes permettent d’apporter une assistance physique dans la réalisation de certaines tâches. De plus en plus d’entreprises sont attirées par ces nouvelles technologies afin de réduire les charges physiques et les risques de troubles musculosquelettiques (TMS). Mais est-ce que revêtir vos travailleurs d’exosquelettes est la solution adaptée pour votre entreprise? Lors du rendez-vous de la science de l’IRSST du 15 juin 2021, Denys Denis présentait le portrait actuel des connaissances sur les exosquelettes, présentation intitulée «Exosquelettes : solution ou mirage pour la prévention des troubles musculosquelettiques?» qui a inspiré la rédaction de cet article.
Les exosquelettes actifs et les exosquelettes passifs
Il faut débuter en mentionnant qu’il existe plusieurs types d’exosquelettes. Les exosquelettes dits passifs agissent comme des élastiques en apportant une aide contre la gravité. Leurs ressorts mécaniques permettent de maintenir une position statique ou de revenir à la position initiale en réduisant les efforts musculaires. Les exosquelettes dits actifs, quant à eux, sont équipés d’un moteur leur permettant de lire l’intention de l’individu et de faire le mouvement pour lui.
Les exosquelettes sont généralement conçus pour assister une partie du corps spécifique : les membres inférieurs, les membres supérieurs ou le dos. De plus, il est possible de les classifier selon l’utilisation visée, ou encore, le mouvement à réaliser. Il y a actuellement des tonnes de modèles sur le marché. Il est facile de s’y perdre et de se procurer un modèle qui ne correspond pas à vos besoins. Les exosquelettes sont coûteux et il importe de faire le bon choix. Il faut savoir que le prix d’un exosquelette passif est moins dispendieux qu’un exosquelette actif. Selon les informations communiquées lors de la présentation de M. Denis, les exosquelettes passifs coûteraient environ 5 000 $ à 10 000 $ alors que les exosquelettes actifs courteraient plus de 30 000 $.
Exosquelettes: avantages et inconvénients
Il est clairement démontré que les exosquelettes permettent une diminution de l’activité musculaire de certains muscles lors de simulations en laboratoire. Ils auraient ainsi le potentiel de diminuer les risques de blessures et les risques de développement des TMS. Ils auraient également un impact positif sur les efforts perçus et les inconforts ressentis et il est probable qu’ils aient la capacité d’améliorer les performances et l’efficacité.
Cependant, il a été remarqué que les exosquelettes actifs présentent un temps de latence entre la commande et la réponse. Il est ainsi possible, lors de l’utilisation de certains exosquelettes, que l’effort soit transféré vers d’autres structures et mènent à de nouvelles contraintes biomécaniques. De plus, il est possible qu’il y ait l’apparition d’inconfort ou d’irritation de la peau en raison du frottement ou de la pression de l’équipement sur certaines parties du corps. Il ne faut pas non plus négliger le fait que les exosquelettes présentent des risques de collision en raison de leur encombrement et de leur structure. Une sollicitation cardiovasculaire plus élevée est aussi possible en raison du poids ou de la gêne que les exosquelettes peuvent occasionner.
On ne sait pas encore si le port d’un exosquelette affecte les gestes des travailleurs. On ne connaît pas les effets à long terme du port de cette technologie puisque la majorité des études évaluaient les effets sur une période de moins de deux heures. On ne connait pas non plus l’impact en situation de travail réelle puisque les études actuelles ont été réalisées en laboratoire.
Les exosquelettes: un outil à utiliser en prévention
Le Québec en est encore à ces tous premiers pas avec cette technologie. L’implantation des exosquelettes en entreprise devrait être réfléchie et viser une prévention des TMS plutôt qu’une tentative de rendre les travailleurs surhumains. Les exosquelettes devraient être vus comme des équipements de protection individuelles et ne doivent en aucun cas remplacer une élimination des risques à la source.
Nos ergonomes peuvent accompagner votre entreprise dans la sélection d’un exosquelette par l’analyse de l’activité de travail. La démarche comporte 6 étapes :
- Caractériser la tâche de travail pour préciser les besoin d’assistance physique.
- Déterminer une catégorie d’exosquelette adaptée au besoin d’assistance physique identifié.
- Évaluer les bénéfiques escomptés de l’exosquelette.
- Évaluer les autres effets liés à l’usage de l’exosquelette.
- S’assurer de l’acceptation de l’exosquelette dans l’équipe ciblée.
- Définir la valeur ajoutée de l’exosquelette par rapport à d’autres solutions.
N’hésitez donc pas à nous contacter pour améliorer vos situations de travail.